Points – clés :
• L’Eglise Méthodiste Unie a construit le Centre Maman Lynn pour redonner de l’espoir aux femmes victimes des violences sexuelles, veuves et vulnérables de l’Est du Congo ;
• Le Centre Maman Lynn permet chaque année à des dizaines des femmes d’apprendre divers métiers afin d’assurer leur réinsertion économique dans la société ;
• Des femmes vulnérables et victimes des violences sexuelles deviennent indispensables dans leur famille grâce aux métiers appris au Centre
A l’Est de la République démocratique du Congo, les femmes et les jeunes filles formées au Centre Maman Lynn subviennent à leurs besoins.
Pour encadrer des femmes victimes des violences sexuelles et celles abandonnées par leurs maris et familles, l’Eglise Méthodiste Unie au Congo Est a mis en place le Centre Maman Lynn il y a trois ans. Les conférences de Tennessee, Memphis et Californie Pacifique de l’église méthodiste unie des USA ont contribué des fonds pour construire ce Centre d'auto-prise en charge des femmes vulnérables, stigmatisées et abandonnées.
Autrefois rejetées par leurs proches pour avoir été victimes des violences sexuelles ou encore abandonnées par leurs maris, ces femmes sont devenues des chefs des petites entreprises qu’elles ont créées après avoir suivi l'apprentissage des métiers au Centre Maman Lynn.
Chaque année depuis plus de trois ans, le Centre Maman Lynn encadre les femmes des pasteurs méthodistes unis, les femmes victimes des violences sexuelles et celles qui ont été abandonnées par leurs maris.
Docteur Marie-Claire Manafundo, Directrice du Centre Maman Lynn a fait savoir que les femmes apprennent divers métiers qui leur permettent de gagner de l’argent tous les jours dans leur quotidien.
‘’Pendant chaque session de six mois, nous apprenons aux femmes divers métiers pour subvenir à leurs besoins vitaux. Nous leur apprenons l’alphabétisation, la coupe et couture, la pâtisserie et cuisine améliorée, la religion et morale, la fabrication du savon, l’économie domestique … divers métiers qui leur permettent d’être indépendantes financièrement dans la société’’ a fait savoir-t-elle.
Manafundo a indiqué que le centre est un abri qui permet aux femmes de se restaurer et redevenir indispensable dans la société.
‘’Nous formons des femmes qui sont réellement en difficultés, qui ne savent pas subvenir à leurs besoins et qui ont été rejetées dans la société. Des métiers qu’elles apprennent leur permettent de vivre de manière indépendante et parfois être utile dans leurs familles'' a indiqué Manafundo.
De la religion catholique, Henriette Kibibi est âgée de 22 ans. Mère de deux enfants, Kibibi vit à Kindu chez ses parents, élève ses enfants après avoir été abandonnée par le géniteur de ses enfants.
‘’Ce n’est pas facile de vivre chez les parents avec mes deux enfants. Ma famille n’est pas riche et se bat chaque jour pour avoir de la nourriture. C’est très difficile, lorsque mes parents doivent me nourrir et nourrir aussi mes enfants. Bien que ce soient leurs petits-enfants, ils souhaitent que chaque parent papa puisse subvenir aux besoins vitaux de ses enfants’’ fait savoir-t-elle.
Après avoir appris divers métiers au Centre Maman Lynn, Kibibi est devenu indispensable dans sa famille et ses proches. Dans le quartier périphérique où elle vit chez ses parents avec ses deux enfants, elle a ouvert un atelier de couture, vend le savon et le beignet qu’elle fabrique.
‘’Dans mon quartier, je suis la référence dans la vente du savon et des beignets. Petit à petit, je me suis construit une réputation dans la couture des divers vêtements. Durant toute la journée, je suis devant ma machine à coudre et en même temps je vends du savon et du beignet. Le soir, je me lance dans la préparation du savon et beignet à vendre le jour suivant. Mes parents viennent m'aider dans les petits travaux de préparation’’ témoigne Henriette Kibibi.
L’aide qu’apporte Kibibi dans sa famille devient indispensable que ses parents se disent être heureux.
‘’Notre fille devient le pilier de la famille toute entière. Grâce à l’argent qu'elle a à partir de ses activités, elle supporte jusqu’à 4 jours de ration alimentaire par semaine. Elle est en mesure d’envoyer son enfant à l’école. Dans tout le quartier, c’est le savon de Kibibi que les voisins achètent pour la lessive des vêtements et la vaisselle’’ a fait savoir Pascaline Yafa, la mère de Kibibi.
Et de poursuivre ‘’Nous disons merci beaucoup à l’église méthodiste unie pour avoir redonné de l’espoir de vivre à ma fille et à toute notre famille’’ se réjouit-elle.
Elles sont nombreuses à travers la conférence annuelle du Congo Est, des femmes et jeunes filles comme Kibibi qui sont devenues indispensables dans leur famille grâce à la formation professionnelle reçue au Centre Maman Lynn.
Le Docteur Marie-Claire Manafundo, Directrice du Centre Maman Lynn a indiqué que plus de 200 femmes et jeunes ont été formés depuis l’ouverture du Centre.
‘’A la fin de chaque session, les apprentis reçoivent un kit de réinsertion pour qu’elle commence à mettre en pratique les notions apprises lors de nos sessions de formations. Il s’agit d’une machine à coudre, la farine de froment, l’huile végétale, sucre, soude caustique pour la fabrication du savon et autres. Bref, des matériels et intrants qui permettent aux femmes de démarrer leur petites entreprises’’ fait savoir-t-elle.
Ruth Kapilimba est de la promotion de 2021. Âgée de 54 ans et mère de huit enfants, son mari est décédé en 2011. Grâce aux intrants reçus à l'issue de la formation, Ruth a créé sa petite entreprise dans un quartier périphérique de la ville de Kindu où elle vit avec ses enfants.
“Je fabrique du savon et ça me permet de vendre aux voisins et à tous les habitants de mon quartier. Mon savon est apprécié pour sa bonne qualité. Je prépare également du pain et je dispose d’un atelier de couture. Toutes ces activités me permettent de gagner suffisamment d’argent pour nourrir ma famille sans trop de difficultés” a déclaré Ruth.
L'Évêque Méthodiste Uni, Unda Yemba Gabriel, de la Région Episcopale du Congo Est, a déclaré que l’église a l’obligation de former ces femmes et leur donner des moyens nécessaires pour leur permettre de redémarrer leur vie économique.
“Non seulement, elles ont été formées à des activités ménagères mais se prendre en charge et trouver un préfinancement demeure une obligation de mon Église. Cette promotion est la troisième et lorsque ces femmes terminent, l’Eglise s’efforce de leur donner les moyens pour démarrer une nouvelle vie,” a fait savoir Unda.
Londe est un rédacteur de nouvelles en français pour UM News dans la Conférence Centrale du Congo.