Les évêques sont invités à œuvrer en faveur d’une église « à grande échelle. »


Points clés :

  • Lors de son dernier discours en tant que présidente du Conseil des Évêques, l’Évêque Cynthia Fierro Harvey a appelé à la plus grande unité possible, alors qu’une nouvelle dénomination de tendance théologique conservatrice prévoit de se séparer. 
  • Les évêques ont également eu droit à l’historique des précédentes séparations dans la dénomination.
  • L’Évêque Harvey a parlé avec espoir d’une Église Méthodiste Unie diverse et inclusive, mais a également reconnu la nécessité de bénir ceux qui ressentent le besoin de partir.

Après avoir longtemps souhaité que les Méthodistes Unis puissent rester unis en un seul corps, l’Évêque Cynthia Fierro Harvey a reconnu que le temps était venu pour certains de se séparer.

« Chaque partie du corps est importante pour l’ensemble, » a prêché Harvey le 25 avril lors de son dernier discours en tant que présidente du Conseil des Évêques. « Je réalise aussi qu’il est peut-être temps de bénir et d’envoyer nos sœurs et frères qui ne peuvent pas rester sous la grande tente. »

Elle s’est, ainsi, exprimée lors de la réunion du Conseil des Évêques au début de cette semaine — quelques jours seulement avant le lancement prévu le 1er mai de l’Église Méthodiste Mondiale, une nouvelle expression Méthodiste de tendance théologique conservatrice.

Harvey a fondé son discours sur Romains 12, dans lequel Paul proclame : « nous formons un seul corps en Christ, et nous sommes tous membres les uns des autres. »

Elle a exprimé son regret que certaines personnes aient décidé d’avoir leur place ailleurs. Cependant, Harvey a également partagé ses espoirs que l’Église Méthodiste Unie internationale reste une grande tente — un foyer accueillant pour les chrétiens, quelle que soit leur orientation sexuelle ou théologique.

« Je crois en l’Église Méthodiste Unie et, je crois, en vous, » a-t-elle déclaré à ses collègues épiscopaux et aux personnes qui ont suivi la réunion des évêques sur Facebook. « Continuez d’être le peuple de Dieu qui raconte avec audace et courage l’histoire d’une Église qui est assez grande pour la gauche, la droite et l’entre-deux. »

L’évêque de la Conférence de New York Thomas Bickerton (à droite), président désigné, a surpris l’actuelle présidente du Conseil des Évêques Cynthia Fierro Harvey en se présentant à son bureau en Louisiane pour lui remettre un bouquet de fleurs du Conseil en remerciement pour son service en tant que présidente. Au cours de ses deux ans de mandat, les évêques se sont réunis plus fréquemment, toutes les réunions se déroulant en ligne. Capture d’écran du Conseil des Évêques via Zoom par UM News. 
L’évêque de la Conférence de New York Thomas Bickerton (à droite), président désigné, a surpris l’actuelle présidente du Conseil des Évêques Cynthia Fierro Harvey en se présentant à son bureau en Louisiane pour lui remettre un bouquet de fleurs du Conseil en remerciement pour son service en tant que présidente. Au cours de ses deux ans de mandat, les évêques se sont réunis plus fréquemment, toutes les réunions se déroulant en ligne. Capture d’écran du Conseil des Évêques via Zoom par UM News.

Harvey, la première femme hispanique élue présidente du Conseil des Évêques, a servi pendant une période tumultueuse à l’intérieur et à l’extérieur de l’Église. Elle a accédé à la présidence au printemps 2020, peu après que la pandémie de COVID-19 ait mis fin aux voyages et à la plupart des activités dans le monde. Elle quitte son poste alors que les Méthodistes Unis, en coordination avec UMCOR, s’efforcent d’aider les réfugiés et autres personnes déplacées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.  

Harvey, qui dirige la Conférence de Louisiane, a également contribué à guider la réponse de l’Église face aux multiples inondations, tornades et ouragans survenus dans cet État ravagé par les tempêtes

Au cours de ses deux années de présidence, les évêques se sont réunis plus fréquemment, mais chaque réunion a été virtuelle. Les évêques ont également dû faire face à des tensions dénominationnelles, la pandémie ayant perturbé une grande partie des activités de l’Église, y compris ce que beaucoup attendaient comme une Conférence Générale décisive.

Avant même que la COVID ne devienne un mot familier, la plus haute Assemblée législative de la dénomination a été confrontée à de multiples propositions de division après des décennies d’intensification du débat sur l’inclusion des personnes LGBTQ. Lorsque les complications liées à la COVID ont conduit au troisième report de la Conférence Générale de 2020 à 2024, les organisateurs de l’Église Méthodiste Mondiale ont décidé qu’ils ne voulaient plus attendre pour commencer quelque chose de nouveau.

Cependant, l’absence d’un plan de séparation officiel a amené les évêques à se poser des questions sur la gestion des désaffiliations d’églises et d’autres divisions possibles tout en respectant les obligations de la dénomination en matière de retraite et d’autres engagements liés au ministère. 

Harvey dit qu’elle comprend maintenant pourquoi le Livre de Discipline, la constitution de la dénomination, est souvent vague ou compliqué sur les questions de séparation.

« C’est parce que ce n’est pas son intention, » a-t-elle déclaré. « Le Livre de Discipline est conçu pour nous donner des directives sur la façon d’être Méthodiste Uni - et non sur la façon de ne pas être Méthodiste Uni. »

Alors que les mouvements actuels de désaffiliation se déroulent dans un contexte de retard sans précédent de la Conférence Générale, les séparations dénominationnelles n’ont rien de nouveau pour le peuple appelé Méthodiste. Après tout, John Wesley, le fondateur du Méthodisme, a lui-même provoqué la première scission en encourageant le lancement de l’Église Épiscopale Méthodiste en 1784 — une nouvelle dénomination américaine entièrement indépendante de l’Église d’Angleterre dont Wesley était originaire.

Au cours des 200 années qui ont suivi, l’histoire du Méthodisme sera faite de ruptures et de reconstructions. 

En savoir plus sur la réunion du Conseil des Évêques

La réunion du Conseil des Évêques se poursuit jusqu’au 29 avril. Les évêques se réuniront à huis clos la plupart du temps cette semaine, mais prévoient de se réunir en séance publique à 8 heures, heure centrale des États-Unis, le 29 avril. Pour suivre la réunion sur la page Facebook du Conseil des Évêques.

Lire le communiqué de presse

Les évêques ont entendu un peu plus sur cette histoire au cours de leur réunion du 25 avril, dans le cadre d’une mise à jour sur le travail continu des évêques en matière d’antiracisme.

Discuter de la race dans le contexte de la séparation et de la réconciliation dans la dénomination est logique, a déclaré un groupe de panélistes qui ont étudié et, dans certains cas, vécu une partie de cette histoire. 

« La race a été au cœur de la majorité de nos scissions passées, et elle n’a pas encore été discernée de manière efficace, transformatrice et libératrice dans nos fusions, » a déclaré Ashley Boggan Dreff, directrice de la Commission Méthodiste Unie pour les Archives et l’Histoire. L’agence prévoit de publier plusieurs ressources autour du thème « Divisions, séparations et réconciliations » pour le dimanche du patrimoine du 22 mai de cette année. 

Selon Dreff, au cours des 100 premières années du Méthodisme en Amérique, huit groupes dissidents ont indiqué que la race était la raison principale ou secondaire de leur départ. Il s’agit notamment de dénominations à prédominance noire qui se sont séparées en raison de la discrimination dont elles étaient victimes dans les congrégations à prédominance blanche. La plus célèbre d’entre elles, l’Église Épiscopale Méthodiste, s’est séparée à cause de l’esclavage en 1844. Mais lorsque trois dénominations se sont réunies en 1939, cela a eu pour conséquence de pousser les Afro-Américains dans la Juridiction Centrale où règne la ségrégation raciale.  

L’évêque à la retraite Forrest C. Stith, qui a participé à la création de l’African American Methodist Heritage Center, a donné un aperçu complet de cette histoire. Stith a déclaré que des propositions visant à abolir la Juridiction Centrale et à intégrer l’Église ont été présentées à chaque Conférence Générale depuis la « décision démoniaque » de 1939 de traiter les Noirs comme des agneaux sacrificiels de l’unité jusqu’à la Conférence Générale de 1964 qui a commencé à voir le démantèlement de cette juridiction.  

« J’étais le seul membre du clergé noir de l’ancienne Conférence de Baltimore, qui luttait contre ses relations avec la conférence adjacente de la Juridiction Centrale, la Conférence de Washington » a déclaré Stith. « J’ai été témoin des débats et de la lutte pour l’unité. Les deux conférences ont non seulement travaillé ensemble, mais en 1965, elles ont fusionné. »

Stith a déclaré que les leaders avaient formé le Black Methodists for Church Renewal en 1968 non seulement pour être un groupe de caucus au sein de l’Église Méthodiste Unie nouvellement créée, mais aussi pour renouveler la dénomination et répondre à la question : « Pourquoi sommes-nous restés ? »

Dans son message épiscopal, Harvey a évoqué les raisons pour lesquelles les gens restent dans l’Église Méthodiste Unie aujourd’hui et où elle voit Dieu à l’œuvre dans la dénomination. Elle a souligné le travail accompli par les Méthodistes Unis pour nourrir les affamés, lutter contre le racisme, œuvrer pour la justice climatique, accueillir les immigrants et aider les survivants de catastrophes à se reconstruire. 

« Alors que certains ont œuvré pour diviser notre Église, il y a ceux qui ont fait plus pour unir l’Église dans son œuvre pour la justice et la pleine inclusion avec du cran, de la détermination et la direction du Saint-Esprit » a-t-elle déclaré. 

« Les personnes assises sur nos bancs continuent d’être le corps du Christ de manière plus significative que jamais. N’ayons pas une si haute opinion de nous-mêmes pour penser que nous pouvons contrecarrer l’œuvre du Saint-Esprit. » 

Hahn est rédactrice en chef adjointe pour UM News. Contact Médias : newsdesk@umcom.org

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Central Conferences
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