Lentement mais sûrement, les leaders de l'Église analysent le livre de politique générale de l'Église Méthodiste Unie avec un seul objectif en tête.
Ils veulent déterminer les parties du livre de politique générale de l'Église Méthodiste Unie qui peuvent unir tous les Méthodistes Unis dans le monde entier et quelles parties non-essentielles peuvent être adaptées pour l’Afrique, l’Europe et l’Asie.
En 2012, la Conférence Générale, le principal organe législatif de la dénomination, a confié au Comité permanent chargé des questions des Conférences Centrales la tâche de déterminer les points du Livre de Discipline qui pourraient s'appliquer véritablement dans le monde entier. En 2016, la Conférence Générale a examiné une ébauche du travail du comité sur les chapitres traitant de l'église locale, des conférences et du patrimoine de l'Eglise.
A la fin, les leaders de l'Église espèrent que la Conférence Générale de 2020 approuvera les recommandations du comité permanent dans le cadre de ce qu'ils appellent le Livre Général de Discipline.
Les conférences centrales sont les sept régions de l’Eglise en Afrique, en Europe et aux Philippines. Comme les cinq juridictions - leurs équivalents aux Etats-Unis - les conférences centrales regroupent les conférences annuelles et élisent les évêques.
Cependant, contrairement aux juridictions américaines, les conférences centrales ont le pouvoir, selon la constitution de l’Eglise, d’apporter des « changements et adaptations » au Livre de Discipline si les besoins missionnaires et les contextes juridiques différents l'exigent.
LES ORGANES DE DÉCISION
Le Comité permanent chargé des questions des Conférences Centrales, composé de 43 membres, est un comité permanent de la Conférence Générale. C’est un organe de coordination qui étudie la structure et la supervision de l'Église Méthodiste Unie en Afrique, en Asie et en Europe. Il a également reçu le mandat de la Conférence Générale de faire des recommandations relatives au Livre Général de Discipline.
De ce fait, le comité permanent travaille avec les partenaires suivants :
- Le Comité de Foi et Ordre, composé de 16 membres, qui travaille sous la direction du Conseil des Évêques pour les questions de foi, de doctrine, d'ordre et de discipline.
- La Commission Etude du Ministère, composée de 24 membres, qui travaille avec l’Agence chargé de l'enseignement supérieur et du ministère de l'Église Méthodiste Unie pour examiner les questions de préparation et de consécration des pasteurs.
- La Table Connexionnelle, qui compte 59 membres, qui coordonne la mission, les ministères et les ressources de l'Église Méthodiste Unie.
Par exemple, les conférences centrales adaptent déjà certaines parties du Livre de Discipline pour respecter les différentes lois sur la propriété. Ils ont aussi, dans certains cas, différentes façons de former les pasteurs.
L’Evêque Patrick Streiff, de l'Europe centrale et méridionale, a déclaré que le comité avait entendu des commentaires des Méthodistes Unis des États-Unis qui indiquaient un malaise grandissant du fait que les conférences centrales pouvaient adapter certaines parties du Livre de Discipline.
Cependant, a-t-il soutenu, essayer de résoudre ce malaise est hors de la portée du travail actuel qui concerne le Livre Général de Discipline.
« Nous devons être très francs sur le fait que nous travaillons sur la base de la constitution actuelle, et que nous, en tant que comité permanent, ne proposons aucune modification constitutionnelle ni à la structure, ni aux compétences actuelles des juridictions et des conférences centrales. » a expliqué Streiff, président sortant du comité permanent.
La Conférence Générale a déjà déterminé que certaines parties du Livre de Discipline ne sont absolument pas adaptables. Les changer nécessiterait au moins une décision de la Conférence Générale et éventuellement une décision de la conférence annuelle. Ces parties sont la Constitution, les Normes doctrinales et notre Tâche Théologique, le Ministère de tous les chrétiens et les Principes Sociaux. La position de l’Eglise sur l'homosexualité, source de débats intenses, fait partie des Principes sociaux.
Il reste, toutefois, la partie VI du Livre de Discipline concernant l’organisation et l’administration, qui contient les chapitres les plus directement liés à l’organisation du ministère dans les conférences centrales. C’est aussi la plus grande section dans le livre de politique générale de la dénomination.
Après six ans de projet, le comité permanent collabore avec trois autres organes de décisions de l’Eglise : le Comité Foi et Ordre, la Commission Etude du Ministère et la Table Connexionnelle. Le comité permanent tient, également, compte des feedbacks des conférences annuelles.
Environ 75 leaders de ces groupes se sont réunis, du 8 et 12 février à la Maison de l'Espérance, une maison d'hôtes appartenant à la Conférence annuelle de la Côte d'Ivoire pour poursuivre le travail. Les Ivoiriens étaient tellement contents d'accueillir un tel rassemblement international que la rencontre a été couverte par la télévision nationale.
Au-delà de l'attention nationale, l’Evêque Ciriaco Q. Francisco, président du comité permanent, s'est dit satisfait des progrès réalisés par les leaders de l'Eglise.
« Ce qu'ils font maintenant, après la réunion, consiste à apprendre à rédiger (la législation) et l'organiser, » a déclaré Francisco, qui dirige également la région épiscopale de Manille aux Philippines.
Il a souligné que le travail se poursuit. Les leaders de l’Eglise ne prendront aucune décision finale concernant ce qu'ils doivent soumettre à la Conférence Générale de 2020 avant leur réunion en mars 2019 à Manille.
Une bonne partie de ce que font les leaders consiste à passer en revue chaque paragraphe de la Partie VI pour déterminer ce qui peut être adapté dans les contextes locaux. Le comité recommandera à la Conférence Générale de créer une nouvelle partie VII dans le Livre de Discipline pour toutes les parties qu’il juge adaptables.
Cette nouvelle partie du Livre de Discipline s'appliquera toujours aux États-Unis. Et, au moins dans un futur proche, elle s'appliquera également aux conférences centrales jusqu'à ce qu'elles en adaptent certaines parties.
Les leaders de l'Eglise ont divisé les quelques 700 pages examinées en trois équipes de travail. Une des équipes planche uniquement sur le chapitre concernant la mission des agences de l'Eglise, et une autre uniquement sur le chapitre portant sur les procédures judiciaires.
L'équipe qui se concentre sur le chapitre 5, au sujet des agences de l’Eglise, a commencé son travail en développant une « théologie de l'agence. »
« D'un point de vue théologique, le mot ‘agence’ fait référence à la capacité et à l'autorité que Dieu donne d'agir, » a soutenu l'évêque Thomas J. Bickerton, de New York, citant un article d’un membre de son équipe. « Ainsi, les individus, les congrégations et les conférences exercent tous leur pouvoir d’agence. »
Cette idée centrale sous-tend le travail de son équipe qui examine les tâches assignées aux agences générales de l’Eglise, selon Bickerton. En termes pratiques, cela signifie que son équipe essaie de préserver l'essentiel de la mission de ces agences tout en gardant à l'esprit comment les autres démembrements de l'Eglise exercent leur propre aptitude à agir.
« Nous avons trouvé que le fait de déterminer ce qui était adaptable ou non pouvait prêter à confusion, » a-t-il expliqué. « Nous essayons de voir quels sont les éléments fondamentaux qui peuvent apparaitre dans une réécriture de toute notre théologie. »
Pour mener à bien cette révision, Bickerton a déclaré lors d'une session ultérieure que son équipe consultera les leaders des agences.
Le travail sur le Livre Général de Discipline fait partie des nombreux projets de l’Eglise qui pourraient apporter des changements significatifs au livre de politique générale de l'Eglise.
Le Conseil Église et Société, à la demande de la Conférence Générale, travaille avec des représentants du monde entier pour proposer des révisions devant rendre les Principes Sociaux plus pertinents au niveau mondial.
Cependant, le travail qui focalise le plus d'attention est celui de la Commission sur La Voie à Suivre, qui examine les changements structurels possibles pouvant aider l'Eglise à faire face aux profondes divisions autour de l'inclusion des personnes LGBTQ. Le Conseil des évêques prévoit de soumettre une législation basée sur le travail de la commission lors d’une Conférence Générale spéciale en 2019.
Lors de la rencontre en Côte d'Ivoire, les leaders de l'Eglise ont écouté le rapport actualisé de la Commission sur La Voie à Suivre. La Rév. Kennetha Bigham-Tsai, responsable des ministères connexionnels au sein de la Table Connexionnelle, a voulu savoir l’impact que la commission pourrait avoir sur la conception d’un Livre Général de Discipline.
L'évêque à la retraite David Yemba, et l’un des modérateurs de la commission, a reconnu qu'il ne pouvait pas répondre à sa question.
« Comme ce comité, nous avons aussi reçu une mission de la Conférence Générale, » a déclaré M. Yemba de la République démocratique du Congo.
La prochaine grande réunion du comité permanent aura lieu après la Conférence Générale de 2019.
Hahn est journaliste multimédia pour United Methodist News Services. Contact Média : newsdesk@umcom.org. Inscrivez-vous pour recevoir notre bulletin mensuel gratuit des événements dans la vie de l'Église Méthodiste Unie dans votre boîte de réception.