Les leaders de l’Eglise Méthodistes Unie ont discuté de ce qu'ils considèrent comme un besoin croissant d'un organe de prise de décisions qui traite exclusivement des questions américaines.
Cependant, ils se retiennent - pour l'instant - de proposer des changements à la structure de l'Eglise.
Les leaders de la Table Connexionnelle ont évoqué la question lors d'une réunion internationale avec le Comité permanent chargé des questions des Conférences Centrales. Ils ont également demandé l'avis du comité permanent.
« Nous avons déterminé que la nécessité d'élaborer une proposition n'était pas aussi forte que la nécessité de convaincre les gens de la nécessité de la proposition, » a déclaré Judi Kenaston, de la Conférence de Virginie-Occidentale et membre de la Table Connexionnelle. Elle a dirigé les discussions de ce groupe sur l’architecture éventuelle d’une telle structure.
Pendant des décennies, les Méthodistes Unis ont évoqué la création d'une structure de l'Eglise devant s'occuper uniquement des préoccupations propres aux États-Unis, telles que les pensions ou les problèmes sociaux aux États-Unis. Pourtant, de telles propositions ont toujours reencontré une forte opposition.
Récemment en 2016, les pétitions visant à créer une conférence centrale aux États-Unis et d'autres nouvelles structures régiComité permanent chargé des questions des Conférences Centrales,onales ont été rejetées par les sous-comités de la Conférence Générale - le principal organe législatif de la dénomination. Plus tôt, les amendements constitutionnels visant à créer des conférences régionales uniformes dans le monde entier ont été approuvés lors de la Conférence Générale de 2008, mais ils ont été rejetés par les électeurs des conférences annuelles.
Cependant, avec l'avènement d'un nouveau Livre Général de Discipline, Kenaston et d'autres leaders de l’Eglise croient que les délégués de la Conférence Générale pourraient donner une nouvelle vision à cette idée.
Depuis 2012, le comité permanent a essayé de déterminer quels aspects de la partie VI du Livre de Discipline étaient essentiels pour tous les Méthodistes Unis et quels autres aspects pouvaient être adaptés. La partie VI, la plus grande section du Livre de Discipline, traite des questions organisationnelles et administratives.
Le comité recommandera à la Conférence Générale de créer une nouvelle partie VII dans le Livre de Discipline pour toutes les parties qu’il juge adaptables. Le comité permanent collabore avec trois autres organes de décisions, y compris la Table connexionnelle, pour élaborer ses recommandations.
En fin de compte, il appartiendra à la Conférence Générale de 2020 d'approuver toute modification disciplinaire recommandée par le comité permanent.
Quelle que soit la décision de la Conférence Générale, les Méthodistes Unis aux États-Unis ne seront pas en mesure d'adapter la nouvelle Partie VII.
Selon la constitution de la dénomination, seules les conférences centrales - les découpages de l’Eglise en Afrique, en Europe et aux Philippines - ont le pouvoir d’apporter des « changements et adaptations » au Livre de Discipline si les besoins missionnaires et les contextes juridiques différents l'exigent.
« En 1924, lorsque les conférences centrales ont été établies, la question centrale était : Comment le Livre de Discipline s'appliquera-t-il aux conférences centrales ? » a indiqué Kenaston. « Nous revenons à cette question maintenant pour savoir : comment le Livre Général de Discipline s'appliquera-t-il aux États-Unis ? »
LES ORGANES DE DECISION
Les 59 membres de la Table Connexionnelle sont comme des membres d’un conseil de la dénomination qui supervise et coordonne de la mission de l'Eglise, ses ministères et ses ressources.
Comme son nom l'indique, le Comité permanent chargé des questions des Conférences Centrales, composé de 43 membres, traite des préoccupations liées aux conférences centrales - les sept découpages de l’Eglise en Afrique, Europe et aux Philippines. Le comité permanent est le seul organe de toute l’Eglise dont la majorité des membres résident hors des États-Unis.
Les membres du comité permanent ont encouragé la Table Connexionnelle à continuer de travailler sur l'idée d'une structure américaine, malgré les échecs antérieurs.
Pour beaucoup, le débat sur le changement structurel est devenu un proxy dans le débat à long terme de la dénomination sur l'homosexualité - les opposants et les partisans utilisant cela comme une porte dérobée pour les Méthodistes Unis des Etats-Unis d'avoir des politiques différentes des Méthodistes Unis dans d'autres parties du monde.
Mais ce débat est sur le point de changer, a déclaré la Rév. Amy Lippoldt, de la Conférence des Grandes Plaines et membre du comité permanent. Une Conférence Générale spéciale en 2019 examinera spécifiquement les propositions relatives au ministère de l'Eglise envers les personnes LGBTQ.
« J’espère, qu'une fois que nous aurons adopté une résolution en 2019, cela ne serait plus difficile, » a déclaré Lippoldt. « Et je ne dis pas qu'il n'y a pas de problèmes à régler. Mais (la situation actuelle) semble être un vestige de l'idée que les États-Unis sont plus importants et que toutes nos décisions doivent être prises par la Conférence Générale. »
Simon Mafunda, de la Conférence de l'Est du Zimbabwe, a aussi fait une remarque similaire. « Je suggère qu'à l'avenir, nous décidions de séparer certaines de ces questions émotionnelles des propositions concernant la structure, »a-t-il dit. Il a suggéré d’écouter la base.
Christine Schneider de la Conférence Suisse-France-Afrique du Nord a dit aux autres membres des conférences centrales qu'elle y voyait « un problème de justice. »
« Nous avons la liberté d'adapter les choses à notre contexte ; nos amis des États-Unis n'en ont pas », a-t-elle affirmé. «En même temps, plus j'apprends sur l'Église aux États-Unis, plus je me rends compte à quel point je dois encore apprendre. Je pense qu'il est de notre devoir à ce stade de prendre du recul et d'écouter ce que disent nos amis des États-Unis. »
Une question à laquelle la Table connexionnelle a été confrontée est la forme que prendrait une nouvelle structure américaine avec les cinq juridictions américaines actuelles qui traitent des questions relatives à l'élection des évêques et aux différents ministères.
Kenaston a déclaré que la Table Connexionnelle ne recommande pas de changer les juridictions.
En lieu et place les membres de la Table Connexionnelle prévoient que toute proposition éventuelle engloberait l'ensemble des États-Unis, selon elle.
De plus, elle a souligné que de nombreuses choses adaptables aux conférences centrales devraient aussi l’être partout aux États-Unis, dont les questions liées aux pensions qui sont soumises aux lois fédérales américaines et la préparation des pasteurs qui se fait dans des séminaires agréés partout aux États-Unis.
Kenaston a soutenu que la Table Connexionnelle avait envisagé la création d'une conférence centrale aux États-Unis ; ce qui nécessiterait de multiples modifications constitutionnelles. La Table Connexionnelle a évoqué la création éventuelle d'un Comité permanent chargé des questions américaines, qui, comme son homologue des conférences centrales, devrait soumettre au vote de la Conférence Générale toutes les modifications.
La Rév. Kennetha Bigham-Tsai, responsable des ministères connexionnels au sein de la Table Connexionnelle, a souligné que son groupe n'était pas prêt à rédiger une législation dans ce sens.
« Je suis sûre que d’autres plans vont surgir, » a-t-elle dit. « Ce que nous essayons de faire, c'est d'aider les gens aux États-Unis à comprendre le besoin, à cause de ce qui va se passer une fois qu'un Livre Général de Discipline sera adopté. »
Hahn est journaliste multimédia pour United Methodist News Services. Contact Média : newsdesk@umcom.org. Inscrivez-vous pour recevoir notre bulletin mensuel gratuit des événements dans la vie de l'Église Méthodiste Unie dans votre boîte de réception.